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18 Oct 2024, Fri

Être actif pour prévenir le cancer du pancréas

Être actif pour prévenir le cancer du pancréas


Selon une étude récente, l’activité physique régulière pourrait atténuer le risque de développer un cancer du pancréas, qui touche les personnes obèses.

Le cancer du pancréas demeure une maladie extrêmement difficile à traiter, avec un taux de survie à cinq ans d’environ 13% seulement. Malheureusement, avec la forte progression de l’incidence de ce cancer lié au surpoids au cours des dernières années, on prévoit que le cancer du pancréas pourrait devenir la deuxième cause de décès par cancer avant 2030.

Obésité comme facteur de risque

Plusieurs études montrent que la hausse très importante du nombre de personnes obèses qui s’est produite au cours des dernières années contribue à cette incidence accrue du cancer du pancréas. Par exemple, les études populationnelles ont clairement montré que l’obésité est fortement associée à un risque accru de développer un cancer du pancréas, de même qu’à une plus grande probabilité de présenter des métastases au moment du diagnostic, un facteur qui réduit considérablement les probabilités de survie.

Du point de vue biochimique, les données expérimentales accumulées jusqu’ici indiquent que l’obésité accélère le développement du cancer du pancréas en créant notamment un microenvironnement pro-inflammatoire qui procure aux cellules cancéreuses des conditions optimales pour leur progression. L’identification de facteurs capables de réduire cette inflammation représente donc une avenue intéressante pour atténuer l’effet procancérigène de l’excès de poids.

Exercice anti-inflammatoire

L’inflammation chronique est très souvent une réponse du système immunitaire à certaines perturbations physiologiques causées par le mode de vie. En particulier, plusieurs études ont clairement montré que l’excès de graisse et la sédentarité contribuent fortement à la création d’un climat inflammatoire qui augmente considérablement le risque d’accélérer la progression de plusieurs types de cancers.

À l’inverse, l’exercice régulier exerce une forte action anti-inflammatoire qui réduit le développement des tumeurs, leur progression sous forme de métastases ainsi que le risque de récidives.

Des études ont également rapporté que les personnes les plus actives physiquement étaient moins à risque d’être touchées par un cancer du pancréas, ce qui suggère que l’exercice pourrait atténuer l’impact négatif du surpoids sur le risque de ce cancer.

Marqueurs inflammatoires en baisse

Pour évaluer l’impact de l’exercice sur l’inflammation causée par le surpoids, une équipe de chercheurs américains a recruté des sujets obèses (avec un indice de masse corporelle supérieur à 30) désireux d’entreprendre un programme de course à pied de 10 semaines dans le but de participer à une course de 5 km.

En comparant les taux sanguins d’une panoplie de marqueurs inflammatoires (IL-6 et TNFalpha, entre autres) avant et après le programme d’entraînement, ils ont observé que l’exercice régulier avait provoqué une baisse importante de l’ensemble de ces marqueurs, confirmant l’effet anti-inflammatoire de l’exercice.

Les répercussions de cet effet anti-inflammatoire sur la progression du cancer du pancréas ont par la suite été examinées chez un modèle murin génétiquement prédisposé à développer cette maladie, surtout lorsque ces animaux sont suralimentés et deviennent obèses. Les chercheurs ont observé que lorsque les animaux obèses étaient soumis à un programme d’exercice régulier (roue d’exercice), la diminution de leur taux de marqueurs inflammatoires était associée à une progression beaucoup plus lente du cancer du pancréas.

Le meilleur moyen d’éviter les effets négatifs du surpoids sur le risque de cancer du pancréas demeure évidemment de demeurer mince, avec un IMC aux environs de 25.

Par contre, pour les personnes qui sont en surpoids (une situation qui, rappelons-le, touche deux Québécois sur trois), faire régulièrement de l’activité physique peut représenter une façon concrète de réduire le risque d’être touché par ce cancer dévastateur.

(1) Rahib L et coll. Estimated projection of US cancer incidence and death to 2040. JAMA Netw Open 2021; 4: e214708.

(2) Klein AP . Pancreatic cancer epidemiology: understanding the role of lifestyle and inherited risk factors. Nat. Rev. Gastroenterol. Hepatol. 2021; 18: 493–502.

(3) Pita-Grisanti V et coll. Physical activity decreases inflammation and delays development of obesity-associated pancreatic ductal adenocarcinoma. Cancer Res. 2024; 84: 3058–71.





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